Du PDAT à la vision territoriale

Le nouveau Programme directeur d’aménagement du territoire (PDAT) définit une stratégie intégrée des programmations sectorielles ayant des répercussions sur le développement territorial et arrête les orientations, les objectifs politiques ainsi que les mesures du Gouvernement et des communes à prendre afin de garantir le respect de l’intérêt général en assurant à l’ensemble de la population des conditions de vie optimales par une mise en valeur et un développement durable de toutes les parties du territoire national.
La mise en oeuvre du PDAT repose sur une concrétisation des objectifs et un déploiement des stratégies générales à différentes échelles territoriales et notamment aussi au sein des trois espaces d’action à dominante urbaine : la Région Sud, l’agglomération du Centre et la Nordstad.

L’espace d’action « Ensemble urbain du Centre » tel que proposé par le PDAT2023 comprend l’espace de planification actuel de l’Agglo-Centre autour de la Ville de Luxembourg. C’est ainsi qu’entre 2020 et 2022 le DATer a initié l’élaboration d’une vision territoriale pour
l’Agglo-Centre en
confiant au bureau Luxplan la mission d’élaborer un diagnostic approfondi et de proposer une stratégie de développement territorial prenant en compte les résultats de la consultation citoyenne PDAT de 2018.

Le diagnostic territorial à la base de la vision territoriale se basait sur quatre thématiques qui se retrouvent dans les quatre cartes qui composent la vision territoriale et qui sont destinées à préciser et spatialiser les grands objectifs : urbanisme, mobilité, environnement, socio-économique.

Lors de l’élaboration des visions territoriales pour les trois agglomérations, des enjeux et des défis majeurs ont été identifiés. Ces derniers peuvent être regroupés en cinq points :
1) Préparer davantage les espaces urbains et périurbains aux effets du changement climatique en préservant, restaurant et améliorant la trame verte et bleue inter- et intra-urbaine.
2) Reconvertir les zones monofonctionnelles, les vastes surfaces artificialisées et les friches industrielles et privilégier une reconstruction de la ville sur la ville pour réduire la pression sur les espaces non encore artificialisés et les zones vertes, et atteindre ainsi l’objectif de réduction de l’artificialisation du sol.
3) Renforcer le transport en commun et promouvoir la mobilité active.
4) Reconsidérer l’organisation urbaine en valorisant les complémentarités et les mixités des fonctions afin de réduire les besoins en déplacements.
5) Définir le juste équilibre entre protection et utilisation des espaces verts, notamment à des fins de loisirs.

Les visions territoriales, lancées au cours du processus d’élaboration du nouveau PDAT, sont maintenant déterminées et mises en œuvre dans le cadre des conventions État-communes appliquées dans les trois agglomérations.

« Vision territoriale » : de quoi s’agit-il ?

L’objectif principal d’une vision territoriale consiste à définir un concept de développement territorial opérationnel en vue d’une utilisation rationnelle du sol et d’un développement urbanistique concentrique et cohérent et à inciter les communes à développer des stratégies communes permettant d’accompagner les grandes transitions écologique, énergétique, numériques, climatique en vue d’assurer à l’ensemble de la population des conditions de vie optimales par une mise en valeur et un développement durable et résilient de leur territoire.

L’élaboration des visions territoriales s’inscrit également dans le cadre de la « Charte de Leipzig sur la ville européenne durable » et poursuit plus spécifiquement la mise en œuvre des principes de l’approche intégrée et le développement de structures de gouvernance coopératives et efficaces. À cet effet, l’élaboration des visions territoriales se base sur une analyse approfondie de la situation actuelle et des documents de planifications existants et, plus particulièrement, sur les plans d’aménagement communaux des communes concernées, d’une part, et, d’autre part, sur les programmes et les politiques nationales sectorielles ayant un impact sur les territoires en questions.

En tenant compte des tendances et des prévisions actuelles, les visions identifient ainsi les défis auxquels les différents territoires font et feront face et proposent ainsi des pistes d’actions concrètes pour atteindre les objectifs définis et permettre de guider les acteurs dans la prise des décisions ayant une répercussion sur le futur développement du territoire.

Finalement, le développement urbain étant un processus continu de caractère évolutif et dynamique, elles proposent, en vue d’une gestion proactive du développement territorial, l’élaboration d’un système de monitoring permettant d’évaluer et de contrôler régulièrement, à l’aide d’outils et d’indicateurs, la pertinence des stratégies de développement envisagées.

Objectifs de la Vision territoriale pour l'Agglo-Centre

L’objectif général de la Vision territoriale de l’Agglo-Centre est de développer la structure urbaine tout en limitant l’empreinte de l’homme sur la nature.

Actuellement, l’urbanisation augmente la pression sur la zone verte ainsi que sur les espaces verts au sein de l’agglomération alors que les zones calmes et les espaces verts de qualité constituent des éléments indispensables pour garantir une qualité de vie à l’être humain. Il est donc nécessaire de créer des espaces multifonctionnels qui permettent de réguler le microclimat urbain, de garder une certaine biodiversité et d’offrir un lieu de récréation aux multiples usages.

Un élément commun à l’ensemble des défis majeurs identifiés concerne la densification voire l’intensification du territoire urbanisé. Plus qu’une densification, il s’agit ainsi de mettre l’accent sur une régénération du tissu existant dans toute l’agglomération, de reconvertir les zones sous-utilisées et de développer davantage la mixité des fonctions. Ce rapprochement des fonctions renforcera inévitablement la concentration des flux de personnes et de marchandises. La densification est ainsi ciblée dans les zones accessibles sans pour autant oublier la dimension humaine par l’intégration d’espaces publics inclusifs, sûrs, de qualité et adaptés aux besoins du quartier afin de compenser la diminution des surfaces privées et de prévoir une place pour la nature.